Intervention au Conseil Général 22 septembre 2006
Les évènements de ces derniers jours ont encore mis notre réseau sur le devant de la scène nivernaise.
Après Patrick, c’est la situation de Suzanna qui a provoqué la mobilisation de centaines de Nivernais, choqués par son arrestation, et par l’arrestation des membres de sa famille.
Les responsables du collectif s’y étaient pourtant préparés. Ils connaissaient sa situation. Ils l’avaient présentée à M. le Préfet lors de leur dernière rencontre avec celui-ci le 10 juillet dernier.
Nous nous y étions préparés, mais nous espérions toujours avoir une réponse – positive ou négative - à notre demande de régularisation pour l’élève brillante du lycée Raoul Follereau.
Réponse qui n’est donc jamais venue sauf sous la forme d’un coup de tonnerre mardi : « Suzanna a été arrêtée à son domicile avant de partir pour le lycée. Elle est à la gendarmerie de Decize, son père et son frère au commissariat de Nevers ». Nous avons appris depuis que cette séparation était faite pour éviter le siège du commissariat. Siège qu’ aucun membre du collectif n’a jamais envisagé (même en avril quand Patrick y était retenu), laissant toujours le libre accès et préférant l’utilisation de notre droit à manifestation.
Pour revenir à ces derniers jours, nous voulons dire notre satisfaction de voir que les Nivernais, dont de nombreux professeurs et bien sûr élèves des lycées de Nevers, ont encore montré par leur mobilisation leur refus de la politique en matière d’immigration du gouvernement actuel.
Celle qui avait été aussi soutenue et reconnue par la municipalité de Nevers sous la forme d’un parrainage républicain est donc redevenue libre depuis hier, ainsi que ses parents.
Mais sa liberté recouvrée provisoirement ne nous contente pas. Il faut maintenant pouvoir offrir à Suzanna la possibilité de finir ses études et construire sa vie dans un pays qui la respecte. Il faut maintenant que son frère Sénik puisse prendre ses responsabilités de père en toute quiétude, c’est à dire sans risquer la prison pour désertion dans un pays qu’il connaît à peine.
Nous pensons qu’il n’est que temps de revoir, avec les services de la préfecture, les dossiers de chaque membre de la famille et, comme le montreront les juges dans les jours à venir, comprendre que la France peut, est tenue de les garder, par humanité, par fraternité.