Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Lettre aux députés de Martine Carillon-Couvreur

Cher(e)s collègues,

J’attire votre attention sur la situation d’extrême urgence de la jeune Suzanna Mkrtchian, de nationalité arménienne, en phase d’expulsion. Suzanna est scolarisée au Lycée Raoul-Follereau, à NEVERS. Elle est en classe de Terminale et figure parmi les meilleurs élèves. Mais Suzanna a été arrêtée, hier matin, alors qu’elle s’apprêtait à se rendre en cours. Elle a été emmenée à la Gendarmerie. Puis, en soirée, on l’a transférée, camouflée par une couverture,  comme une criminelle, dans un centre de rétention. En ce moment, elle est sur le point d’être expulsée. J’aimerai vous dire l’émotion qui est la mienne, aujourd’hui. Arrivée il y a cinq ans en France, Suzanna a su parfaitement s’intégrer. Elle maîtrise notre langue et mène une scolarité brillante. Ces qualités sont, pour moi, nécessaires et suffisantes pour avoir décidé de l’accueillir lors d’une cérémonie de parrainage républicain, en juillet dernier. Suzanna évoluait avec aisance dans la jeunesse nivernaise. Pour preuve, le soutien des lycéennes et lycéens de Nevers fortement mobilisés pour elle. Mais aujourd’hui, elle doit quitter le territoire français. Pourquoi ? Je m’interroge. Quels sont les critères retenus par le Ministre de l’Intérieur, monsieur Nicolas Sarkozy, pour accorder une régularisation ? L’équilibre et la cohérence doivent guider les pouvoirs publics dans leurs décisions. Tel n’est pas le cas dans la situation présente car, en dépit de son statut irrégulier, Suzanna a toutes les qualités requises pour rester en France. Le Préfet de la Nièvre a été sollicité, toute la journée d’hier, pour qu’il nous explique cette décision inattendue mais en vain. C’est pourquoi, aujourd’hui, j’en appelle à l’ensemble de la représentation nationale. Le gouvernement, dans notre République, conduit son action sous notre contrôle. Nous avons, seul(e)s, la légitimité directe du peuple français. Nous ne pouvons laisser le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur décider, seul, de quotas à appliquer de manière aveugle, en dehors de tout critère objectif fixé par la loi. De telles décisions ne relèvent pas de la démonstration mais du sérieux et de la réalité de chaque situation. Pour cela, le Ministre doit répondre de ses actes devant nous. Ce sujet doit mobiliser l’ensemble des représentants de la Nation, sans idéologie. Nos concitoyens s’interrogent. Aussi est-il de notre responsabilité de demander que les expulsions en cours soient stoppées, pour permettre un réexamen véritablement objectif des dossiers de ces jeunes scolarisés en voie d’être reconduits à la frontière.

Je vous propose, cher(e) collègue, que nous nous mobilisions tous ensemble, au plus vite.

Martine CARRILLON-COUVREUR, Députée de la Nièvre

Les commentaires sont fermés.