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Discours rassemblement du 22 novembre 2006

            L'appel à mobilisation de notre collectif qui a maintenant presque un an est malheureusement encore plus d'actualité. L'année dernière, la mobilisation d'un très grand nombre de citoyens en réponse à l'appel de Réseau d'Education Sans Frontière  avait obtenu de Mr Sarkozy la circulaire du 31 octobre 2005. Elle interdisait les expulsions de familles d'enfants scolarisés jusqu'au 30 juin 2006. Il a fallu la vigilance de tous pour que cette circulaire soit vraiment appliquée.

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       Le 13 juin, une nouvelle circulaire est apparue sous la pression de la mobilisation.Elle permettait aux familles ayant des enfants et répondant à certains critères, de demander un titre de séjour. 6924 dossiers ont reçu une réponse favorable contre 26 614 déboutés. Il est flagrant qu'il y a eu une inégalité de traitement, selon les départements. A ce sujet, plusieurs députés ont réclamé une commission d'enquête. Surtout, cette circulaire mettait un terme à celle d'octobre, avec une échéance de dépôt de dossiers dans les préfectures.

       Depuis, tous les jours des messages, venant de toute la France nous apprennent que des familles sont menacées, qu'elles sont sous le coup d'un Arrêté Préfectoral de Reconduite à la Frontière ; elles sont souvent arrêtées de façon honteuse, elles sont placées en centres de rétention et sont renvoyées hors de France.

 

L'année dernière, nous avons dénoncé les conditions de renvoi en dehors de nos frontières. Aujourd'hui, elles sont pires. Quand des personnes sont arrêtées dans une ville, elles sont envoyées en centre de rétention dans une autre ville de façon à brouiller les pistes et à tenter de désamorcer les mobiblisations et les comités de soutien ; cela peut même empêcher les recours auxquels elles pourraient prétendre car les délais sont très courts (de 48 heures, en général). Comme dans n'importe quel régime dictatorial, des expulsions sont faites par avion militaire.

 

                        Revenons à cet été où la mobilisation de tous les collectifs et réseaux a permis de donner l'espoir à de nombreuses familles. Dans la Nièvre, cet espoir s'est souvent transformé en soulagement. Soulagement d'obtenir enfin un titre de séjour. Mais ce qu'elles ne savaient pas, c'est qu'il y avait encore des obstacles à franchir . 3 mois après les réponses positives des préfets, elles n'ont toujours pas de titre de séjour : les services des préfectures sont de plus en plus tatillonnes sur les documents produits et un acte de naissance valide hier, est contesté aujourd'hui; Les autorités administratives exigent 220€ par adulte pour régler la visite médicale et les timbres fiscaux : L'Etat demande à ces gens de payer 220€ alors qu'il leur interdit  de travailler.

Il y a plus grave :  il reste encore des familles, des jeunes menacés d'expulsion vers un pays qu'ils ont fui. C'est le cas de Suzanna.

D'autres familles attendent depuis plusieurs années, comme celle de Kadir, Zara, Havin et Aleyna, celle de Batoura et Mamadou qui ont été mis symboliquement sous la protection de la municipalité lors de la cérémonie de parrainages républicains, samedi dernier.

                        D'autres, enfin, arrivent traumatises par leur vécu et doivent attendre, dans l'angoisse, le verdict de l'O.F.P.R.A.

 

Pour toutes, nous nous battrons jusqu'à ce qu'elles obtiennent ce qu'elles demandent : la protection de la France.

"Il serait inhumain d’expulser des enfants en cours d’année scolaire", déclarait N. Sarkozy l’an dernier en présentant sa circulaire du 31 octobre . Mais ce qui était inhumain en 2005,  l’est tout autant cette année et le sera encore l’année prochaine.

 

Fermer les frontières, expulser, n'est pas une réponse au problème de l'immigration digne de notre pays ; nous exigeons donc l'arrêt des expulsions, un accueil des demandeurs d'asile dans le pays des Droits de l'Homme et l'abrogation de la loi CESEDA car elle trahit le principe du droit d'asile qui aurait dû être son principe fondateur.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            Jimmy Derouault,  Brigitte Carlier, Laurence Miodini,  Pascale Bertin

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