Il faut continuer pour Serguei !
Les nouvelles de Serguei Asatorian ne sont pas bonnes :
- Le préfet annonce qu'il n'a pas l'intention de renoncer à l'expulsion.
- Ses enfants vivent désormais cachés, dans l'angoisse, et l'ainé qui était au collège d'Imphy sera surement déscolarisé et en tout cas traumatisé. La France l'a fait passé d'une joie immense d'avoir une nouvelle petitie soeur à la détresse de perdre son père.
- Serguei a fait une tentative de suicide au centre de rétention. C'était prévisible au vu de ses antécédents et du désespoir dans lequel il est.
La France ne peut pas fermer les yeux éternellement sur le sort des étrangers qui arrivent sur son sol. Notre pays ne peut pas choisir les étrangers dont il aurait soit-disant besoin (en oubliant qu'elle en prive alors les pays d'où viennent ces travailleurs) et laisser pour compte les autres au prétexte qu'ils ne servent à rien.
La situation en Azerbaijan a fait l'objet d'un rapport (Displaced then discriminated against — the plight of the internally displaced population, juin 2007, http://web.amnesty.org/library/index/engeur550102007) dans lequel Amnesty International met l’accent sur un ensemble de pratiques qui se traduisent par une discrimination et une ségrégation à l’encontre des personnes.
* Les personnes déplacées à l’intérieur du pays sont contraintes par le système d’enregistrement du lieu de résidence à avoir une adresse fixe pour pouvoir bénéficier d’une aide et de prestations sociales, alors que ce système a été aboli de droit dans la Constitution azerbaïdjanaise. Dans les zones urbaines aisées, les permis de résidence sont difficiles à obtenir sans payer de pots-de-vin.
* De nouveaux logements pour personnes déplacées ont été construits dans des zones invivables parce qu’isolées et pauvres, condamnant leurs habitants à l’isolement et à la ségrégation.
* Les personnes déplacées n’ont pas été consultées au moment où des décisions ayant un impact direct sur leur vie ont été prises, comme ce fut le cas pour décider du lieu où seraient construits leurs nouveaux logements.
* Les personnes déplacées sont systématiquement encouragées à considérer leur situation comme temporaire, ce qui ne les incite pas à chercher à s’intégrer ni à s’installer définitivement ailleurs dans le pays.
Dans ces conditions comment peut-on envisager le retour d'un homme, séparé de sa famille, dans un pays dans lequel il n'a plus d'attaches et où il n'a aucune chance de pouvoir refaire sa vie ?
Pour que l'espoir ne s'éteigne pas, le Collectif Nivernais contre l'Expulsion des Enfants et Adolescents Scolarisés appelle à un nouveau rassemblement le vendredi 2 novembre à 18 heures devant la préfecture. Exigeons du préfet qu'il revienne sur sa décision et entende les voix de la raison.
Commentaires
Ns avons assez de sans papiers en France ! Il n est pas possible que des Assoc continuent à ns "gonfler la tête" avec ts les pbs du tiers monde !! Ns avons déjà notre lot de pbs sans devoir aussi prendre en charge ceux des autres ! Ras le bol les Assoc
Les pbs du tiers monde, les pbs qui nous "gonflent la tête" doivent-ils nous faire oublier que nous sommes des hommes. Des hommes qui vivent en société. Des hommes qui doivent s'entraider. Nos problèmes, nos problèmes d'occidentaux qui peuvent être des problèmes d'emploi, de violence, voire de faim doivent-ils nous faire tourner la tête quand d'autres ont des problèmes d'emploi, de violence, de faim ?
Certains ont dit non, certains disent non !
Ailloud a écrit : "nous avons trop de sans-papiers en France"... D'accord avec lui : REGULARISONS-LES TOUS !
Comment, en effet, tolérer que dans un pays comme le nôtre, pays des droits de l'Homme, au 21ème siècle, des dizaines de milliers de familles vivent sans aucun droit ? Comment tolérer aujourd'hui ce que Guy Môquet et ses camarades ont, dans un contexte beaucoup plus difficile et à juste titre, justement considéré comme intolérable ?
A tous ceux pour qui "Liberté, Egalité, Fraternité" veut encore dire quelque chose, à tous ceux pour qui "les problèmes du Tiers-monde" méritent attention et ne connaissent pas de fatalité parce-qu'ils proviennent de choix politiques et que des choix politiques radicalement différents peuvent être faits, à tous ceux qui considèrent un être humain comme un être humain et non comme une vulgaire séquence d'ADN, à tous ceux qui sont conscients que notre planète est un ridicule caillou dans l'Univers et que l'Humanité est justement ce qui devrait rassembler tous les êtres humains, je dis :
Résistance, Unité et Riposte à la Droite ! Si nous laissons faire ce qu'ils sont en train de faire à Sergueï Asotorian, contre quoi nous battrons-nous demain ? Rester "dignes de nous, les 27 qui allons mourir" comme nous le demandait le jeune résistant communiste Guy Môquet avant d'être fusillé par les nazis, qu'est-ce que cela veut dire en 2007, sinon continuer à refuser la barbarie et continuer à se battre pour construire un monde plus juste pour les générations à venir ?
Bon courage à tous. La raison et la justice, comme toujours, l'emporteront.