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Troisième cercle de silence le samedi 21 février

Le Collectif Nivernais Contre les Expulsions des Enfants et Adolescents Scolarisés organise son 3ème Cercle du Silence le samedi 21 février 2009 à 15h00, place Guy Coquille à Nevers.
Comme les deux premiers, l'objectif est d'alerter sur le sort réservé aux personnes étrangères en France et en Europe.
Mais depuis ceux-ci le ministre Hortefeux a fait son bilan et son successeur Besson a déjà communiqué sur ses buts.
Ainsi le premier s'est félicité d'avoir réalisé plus de 29 000 expulsions en 2008 alors que près d’un tiers sont des retours volontaires (dont de nombreux ressortissants des nouveaux pays de l’UE : Bulgarie, Roumanie, c'est-à-dire des personnes qui peuvent circuler librement en Europe). Sachant qu’une expulsion contrainte a un prix de revient d’environ 20 900 €, le coût pour la France est donc énorme alors que nombre de ces personnes ont un travail : elles font donc vivre notre économie et soutiennent l’économie de leur pays en envoyant régulièrement de l’argent, cela fait partie de l’aide aux pays du tiers monde. Et en même temps les accords signés avec 7 pays africains pour faciliter le retour des ressortissants ne sont qu'une marchandisation de l’aide au développement ! Comment oublier que nous avons notre responsabilité dans leur extrême misère, une des causes de l’immigration ?
La baisse de 10,6 % de l’immigration familiale dont s'enorgueillit le même ministre est contradictoire avec le Droit à vivre en famille dans un pays qui se dit le pays des droits de l’Homme. Il y a deux mois une jeune mère de Nevers et son très jeune fils ont été placés en centre de rétention, cette femme est mariée en France. Le père vit et travaille régulièrement en France depuis de nombreuses années. Comment peut on dire que cette femme et son enfant n’ont pas vocation à vivre en France ? Où est l’intérêt supérieur de l’enfant ?
Multiplier les barrages et la répression, rendre « une frontière étanche » comme l’a dit le nouveau ministre Eric Besson pourrait paraître la solution pour démanteler les réseaux d’immigration clandestine, les marchands de sommeil. Mais nous savons par expérience qu'il n'en est rien : les mafias et les passeurs feront payer plus cher, parce que le risque sera plus grand. Et aux frontières de l’Europe se dresseront toujours des camps infâmes, des hommes et des femmes se feront arrêtés et lâchés en plein désert, comme des bêtes sans que l’Europe n'y voie à redire.
La réalité est que l'on privilégie l'enfermement des demandeurs d’asile dans des centres fermés où ils n’auront pas accès au droit. L'harmonisation des règlements du droit d’asile, de l’immigration, de l’intégration au niveau européen n'aura de sens que si, dans une réelle volonté de respecter la convention des nations unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et de leur famille et la déclaration universelle des Droits de l’homme, le droit des personnes à choisir le pays où elles veulent vivre est affirmé.

L’immigration a toujours existé et existera encore. Alors n’est il pas temps de penser autrement cette question? N’oublions pas que les migrants ne viennent pas tous en France ou en Europe, comme on veut nous le faire croire, que s’ils fuient leur pays au prix de tous les dangers, c’est parce que vivre dans leur pays est impossible, que nous avons notre part de responsabilité dans les causes de l’immigration.

Aujourd’hui à Nevers, le Collectif se félicite du dialogue maintenu avec le Préfet de la Nièvre pour étudier certaines situations -nous nous sommes entretenus récemment sur la situation de 2 familles et d’un jeune majeur, menacés de reconduite à la frontière- mais nous restons cependant convaincu que la politique actuelle, en particulier de maintien des quotas, exerce une pression qui engendre des situations humaines intolérables, la mise en œuvre de procédures coûteuses, qui pourraient être évitées.

 

Affiche à diffuser largement

 

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