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Toujours « sans-papiers » : poursuivons notre mobilisation pour un monde plus juste.

Suzanna MKRTCHIAN :

Suzanna Mkrtchian est une élève du Lycée Raoul Follereau particulièrement volontaire. Mais, comme ses camarades de classe très concernés et déstabilisés par sa situation, Suzanna ne peut pas préparer sereinement son baccalauréat. Parce qu’elle est Arménienne, Suzanna vit en effet dans la peur permanente d’une expulsion, toujours menacée du couperet  de l’Arrêté de Reconduite à la Frontière que le Préfet de Nevers a prononcé à la rentrée dernière. Une forte mobilisation publique l’avait alors soutenue, un vice de forme avait permis de la faire sortir du Centre de Rétention. Cependant, Suzanna voit s’acharner le sort préfectoral sur elle, à l’instar d’autres jeunes étrangers régularisés l’an passé, puisqu’en ce début d’année 2007 elle est de nouveau convoquée au Commissariat, de nouveau menacée d’une expulsion de France où elle s’est intégrée voilà maintenant cinq ans. Comment accepter cet acharnement de la Préfecture sur une élève parfaitement intégrée ? 

 

Famille DIAKHABY :

Mamadou Diakhaby, guinéen, a été arrêté pour avoir rejoint un groupe d’étudiants manifestant contre le régime militaire de son pays. Emprisonné, torturé, frappé jusqu’à tomber dans le coma, il a réussi à s’évader de prison pour venir en France en 90. Son épouse est venue fin 95. Mais, n’ayant pas de logement à eux, son épouse est repartie au pays pour accoucher, fin 96, de deux filles jumelles qu’elle laissera à la garde de la grand-mère, pour rejoindre son mari. Elle n’a plus quitté la France où elle a donné naissance, à Nevers,  en juin 2000 à Batoura, et en avril 2004 à Mamadou. Malgré de multiples démarches administratives

conformes à la législation, M et Mme Diakhaby n’ont jamais pu obtenir une autorisation de séjour, malgré leur présence en France depuis bien plus de 10 ans ! et cela malgré la naissance et la présence en France de leurs deux enfants scolarisés.

Dernièrement, Mamadou Diakhaby a été victime d’une accusation sans preuve : il porte le même nom et le même prénom que quelqu’un recherché par le tribunal de Chalon. Pour cela , Monsieur el Préfet refuse de le faire bénéficier de la circulaire du 13 juin dernier. Depuis le 27-11-06, date où le tribunal a reconnu qu’il n’était pas l’homme recherché, le préfet n’a pas encore décidé la régularisation de cette famille qui n’a jamais posé problème par ailleurs.

N’y a-t-il pas là, atteinte au droit à une vie familiale normale prévu par la loi et par la Convention Européenne des Droits de l’Homme ? Alors, pourquoi une telle injustice, une telle inhumanité de la part de notre pays ?

 

Famille BOZKURT :

D’origine turque, la maman, Songül, est venue en France le 2-10-2000. Depuis, elle n’a pas obtenue de réponse positive de l’OFPRA ni de la Commission des Recours. Le papa, Turan, déjà expulsé de France à la suite du refus de l’OFPRA et de la Commission des Recours, est revenu en France et a déposé une nouvelle demande à l’OFPRA. Il est en attente de la décision de la Commission des Recours. Il est à noter qu’il a fourni un certificat médical

 faisant état de lésions, repérées après son retour de Turquie où il avait été expulsé. Etant en attente de décision, il n’est pas considéré comme « sans papiers », et donc on lui a refusé, ainsi qu’à son épouse, le bénéfice de la régularisation prévue par la circulaire du 13 juin dernier. Et pourtant, Kadir, né en Turquie le 3-2-98 est scolarisé en CE1 à Nevers ; Zara, née en Turquie le 28-02-2000 est scolarisée en CP à Nevers ; Havin est né à Nevers le 21-07-05 ; et Aleyna est née à Nevers le 12-09-06. Qu’est-ce que l’administration va encore trouver pour justifier le maintien de cette famille dans la situation inhumaine des « sans papiers » ?

 

Fatih KILIC :

Fatih Kilic, lycéen d’à peine 16 ans a participé à une manifestation en Turquie. Pour cela, la Cour de Sureté de l’Etat de Malatya (Turquie) l’a « condamné par contumace à la réclusion criminelle de 3 ans, 5 mois, 10 jours, avec suppression de ses droits civiques ». Agé de 17 ans, Fatih a donc fui la Turquie pour venir en 2000 demander asile et protection à la France. Il a effectué toutes les démarches administratives prévues par la législation française. Nous possédons tous les éléments de son dossier. Mais la France lui a refusé sa protection et le 3 janvier 2007, la police nivernaise l’arrête, et sur ordre de la préfecture, le mène au Centre de Rétention de Lyon, pour être expulsé en Turquie. En plus de la peine liée à cette condamnation par contumace, Fatih sera emprisonné pour défaut de Service Militaire … et nous connaissons les comportements policiers dans cette région du Kurdistan de Turquie !

Nous ne pouvons accepter cela. Fatih attendait autre chose de notre pays. N’a-t-il pas droit à un autre avenir ?

                                                           

                                                            Conclusion :

 

            Le Code d’Entrée et de Séjour des Etrangers et Demandeurs d’Asile (CESEDA) qui n’a cessé de se durcir, place les personnes étrangères dans des situations intolérables que nous ne pouvons accepter.

            Ceux et celles qui viennent demander la protection de la France ne le font pas pour contourner la loi, comme on le dit trop facilement, mais, parce que réellement leur vie, leur liberté, et celle de leur famille, sont menacées dans leur pays.

            Pédro Cuziza a dû rejoindre les clandestins, alors qu’il vit depuis plus de 5 ans en France. Toutes ses démarches ont échoué : « pas de preuves probantes » au regard de l’OFPRA et de la préfecture.

            Si la France et l’Europe poursuivent le durcissement du Code d’Entrée et de Séjour des Etrangers et Demandeurs d’Asile, les enfants et les jeunes que nous soutenons avec notre « Collectif », ne seront-ils pas les « Fatih » et les « Pédro » de demain ?

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